Los du dernier Conseil de Défense Ecologique qui a eu lieu le lundi 27 juillet, l’Etat a exprimé ses souhaits d’accélérer les mesures de lutte contre les déperditions d’énergie, la pollution environnementale et les passoires thermiques. L’interdiction des chaudières au fioul et au charbon était l’une de ces mesures à mettre en place rapidement.
Le fioul et le charbon seront-ils facilement interdits ?
Ce pas a créé une polémique de par les avantages, les inconvénients et les interrogations qu’il fait surgir. En effet, si cette décision se révèle bénéfique pour l’environnement, elle est susceptible de créer une tension politique.
Sommaire
1. Des détails sur l’interdiction des chaudières au fioul
2. L’interdiction des chaudières au fioul : les alternatives
1. Des détails sur l’interdiction des chaudières au fioul
Après les chaudières à basse température, aujourd’hui, c’est le tour aux systèmes de chauffage au fioul. L’objectif est d’en interdire la commercialisation d’ici 2030.
Par ailleurs, le fioul domestique est apprécié pour ses capacités de pouvoir chauffer de grands volumes de par son haut pouvoir calorifique. D’autre part, il promet une facture peu coûteuse en comparaison avec l’électricité (9.56€ pour 100 kWh PCI contre 15.82€ pour l’électricité). Cependant, la facture de chauffage en moyenne reste onéreuse, soit plus de 2000€. En plus, le fioul domestique est une énergie qui est soumise aux fluctuations du marché du pétrole. Cette dépendance est associée à une pression fiscale qui va s’accentuer avec le temps.
En outre, n’oublions pas que le fioul se caractérise par ses impacts néfastes sur l’environnement et son prix coûteux à l’achat.
Le fioul : une énergie polluante
Le fioul provient du pétrole, une source d’énergie fossile qui a un fort impact sur la nature et sur la santé de l’être humain. En effet, on parle ici d’émissions de CO2 très élevées (300g CO2/kWh contre 234g/kWh pour le gaz naturel), de gaz à effet de serre et de particules fines.
La lutte de la France contre les gaz à effet de serre
La France doit respecter les obligations de réduction des émissions de gaz à effet de serre (notamment, le dioxyde de carbone), afin de répondre aux objectifs précisés lors de l’accord de Paris et à ceux du protocole de Kyoto.
En outre, d’ici 2050, le réchauffement climatique ne fera que s’accentuer si on n’applique pas des mesures de lutte urgentes.
Pour faciliter la nouvelle mesure d’interdiction des chaudières au fioul, l’Etat a mis en place de nombreux dispositifs financiers pour alléger les dépenses associées aux travaux de remplacement de chaudières fioul ou gaz ancienne génération.
Les restrictions de cette mesure
- Interdire toute nouvelle installation de ces équipements à partir du 1er janvier 2022 ;
- L’interdiction des remplacements des systèmes de chauffages par des chaudières à fioul ou à charbon ;
- La ministre Barbara Pompili a démenti les propos de Marine Le Pen concernant l’interdiction de la réparation des chaudières à fioul pour les remplacer par d’autres types de systèmes. En effet, Il ne sera pas interdit de réparer une chaudière au fioul défaillante à partir de 2022.
2. L’interdiction des chaudières au fioul : les alternatives
La chaudière à gaz à condensation
Au cours de ces dernières années, les modèles de chaudières à gaz ont remarquablement évolué. Ces derniers se trouvent performants et présentent des rendements énergétiques élevés.
Par ailleurs, la référence en termes de chaudières à gaz est la chaudière à gaz à condensation. Ce type offre plusieurs avantages : confort thermique, économies d’énergie, efficacité énergétique, etc.
Son rendement énergétique est supérieur à 110%. En outre, elle permet de réaliser des économies d’énergie de 20% en comparaison avec une chaudière classique.
Son principal avantage : pas de gaspillage d’énergie
La chaudière à condensation brûle le combustible dans une chambre de combustion permettant de chauffer le liquide caloporteur (généralement de l’eau). C dernier émet des vapeurs de fumées contenant des calories qui seront récupérées afin d’être injectées dans le circuit de chauffage central. Ce processus permet l’utilisation de toute l’énergie produite sans aucun gaspillage ainsi que la réduction des émissions de CO2.
Pourquoi opter pour une chaudière à gaz à condensation est intéressant ?
- Le coût du gaz naturel est relativement intéressant en comparaison avec le coût de l’électricité et le fioul.
- Le gaz dégage un taux d’émission de CO2 inférieur à celui dégagé par le fioul.
- La chaudière à condensation est plus pratique et moins onéreuse que la chaudière à granulés de bois exigeant un espace de stockage.
- Elle peut fonctionner avec du gaz propane qui ressemble au fioul par son usage.
- Ce système de chauffage est éligible aux aides financières favorisant la rénovation à la performance énergétique.
La chaudière biomasse
La chaudière biomasse fonctionne grâce à un combustible qui est issu d’une énergie totalement renouvelable (le bois et ses dérivés) : granulés de bois, plaquettes forestières, bûches, etc.
On distingue 3 modèles de chaudières biomasse :
- Chaudière à buches de bois ;
- La chaudière à plaquettes forestières ;
- Chaudière à granulés de bois.
La chaudière biomasse à granulés de bois est la plus utilisée. Elle possède un rendement énergétique d’environ 95% contre 50 et 70% pour les chaudières à bûches.
D’autre part, son combustible est moins soumis à des contraintes telles que l’humidité.
Néanmoins, le prix de la chaudière à granulés de bois peut présenter une contrainte pour certains particuliers (le prix est situé entre 10 000 et 25 000 € TTC pose comprise). Il est à noter toutefois que vous pouvez alléger ce prix grâce aux aides financières à la transition énergétique.
La pompe à chaleur aérothermique (PAC)
L’utilisation des pompes à chaleur est recommandée par les spécialistes en génie climatique et par les fournisseurs d’énergie.
La PAC a plusieurs avantages :
- 90% d’émissions de CO2 en moins en comparaison avec la chaudière au fioul ;
- Elle a un rendement énergétique élevé ce qui permet de remplacer à 4 kWh de combustible fossile, 3 kWh de chaleur renouvelable gratuite prélevée sur l’environnement et 1 kWh d’électricité ;
- La PAC réversible permet aussi le rafraîchissement des pièces de l’habitation ;
- Le coût d’achat est certes élevé (entre 15 000€ à 20 000€), mais il sera rapidement récompensé grâce aux aides de l’Etat et aussi grâce aux économies d’énergie réalisées). En effet, la pompe à chaleur permet une réduction de près de 30% sur la facture de chauffage en comparaison avec l’utilisation des convecteurs électriques classiques.
Le système solaire combiné
Ce type de chauffage permet de chauffer et de fournir de l’eau chaude sanitaire.
Le système solaire combiné ne doit pas créer une confusion avec les panneaux solaires thermiques. En effet, ces capteurs permettent la récupération des calories de l’énergie solaire et leur réinjection dans le chauffage central à travers la chauffe d’un liquide caloporteur.
D’autre part, le système combiné permet de réaliser d’importantes économies d’énergie vu que l’énergie qu’il utilise est inépuisable et gratuite. Toutefois, il ne peut pas répondre aux besoins énergétiques de l’ensemble du logement. On trouve plusieurs facteurs de variation comme le taux d’ensoleillement ainsi que la zone géographique de la construction.
Néanmoins, associé à une chaudière à gaz ou à l’électricité, il peut subvenir à vos besoins tout en permettant une réduction de la consommation.
3. Les aides financières et la prime conversion chaudière
Afin d’encourager les citoyens à interagir avec les mesures de lutte contre la pollution et les déperditions thermiques, l’Etat a mis en faveur de ceux souhaitant aménager des travaux énergétiques, des primes et des aides financières :
- La prime conversion chaudière ou la prime coup de pouce énergie ;
- Le crédit d’impôt à la transition énergétique (CITE) ;
- L’éco-prêt à taux zéro ;
- Les aides de l’ANAH ;
- La TVA 5.5% ;
- Les aides locales et régionales.
Remarque
Ces aides ne peuvent être octroyées qu’après le recours à un professionnel RGE (chauffagiste certifié Reconnu Garant de l’Environnement) pour installer l’équipement.
4. Les autres annonces du Conseil de Défense Ecologique
La lutte contre les passoires thermiques
A propos de la rénovation thermique des constructions représentant 20% des gaz à effet de serre, le gouvernement introduira (par décret) les performances énergétiques au sein des critères de la conformité d’un logement, et ce, dès le 1er janvier 2023.
Par conséquent, les particuliers vivant dans des passoires thermiques consommant plus de 500 kW/h au m2 par an, peuvent exiger du propriétaire des travaux.
L’interdiction du chauffage extérieur des terrasses
La ministre de la Transition écologique a déclaré : « « Le chauffage extérieur dans l’espace public, les terrasses » sera interdit […] On ne peut pas chauffer à plein régime une terrasse en plein hiver pour le simple plaisir de boire son café en ayant chaud. »
Néanmoins, afin de permettre aux restaurateurs ayant subi les conséquences du Covid-19 de s’organiser, la mesure ne sera obligatoire qu’après la fin de ’hiver prochain.
La création de nouvelles aires protégées au Mont Ventoux et en baie de Somme
Lors du Conseil, Barbara Pompili a rappelé que la France s’était engagée à avoir au moins 30% de sa surface protégée. Afin de pouvoir y arriver, on ca créer deux parcs naturels régionaux dans la baie de Somme-Picardie maritime et au mont Ventoux [Vaucluse], ainsi qu’une réserve nationale.
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